ST. JOHN’S – Le rideau s’est refermé sous une ovation dimanche sur les Jeux du
Canada de 2025, tandis que St. John’s présentait la fête de départ et se félicitait d’avoir
fourni une scène glorieuse et accueillante sur laquelle plus de 4 000 athlètes à la
poursuite de rêves en or se sont produits.
Les Jeux ont commencé par un record quand Isabella Cooper, d’Équipe Ontario,
a établi une nouvelle marque des Jeux du Canada à l’épreuve féminine de 1 500 m
style libre le premier jour, et se sont terminés dimanche sur une note historique, quand
Équipe Ontario a dominé Équipe Alberta pour remporter la première médaille d’or en
baseball féminin.
Entre les deux, il y a eu deux semaines pleines d’action, remplies d’efforts
inspirants, dont le plus émouvant a été celui de Gavin Baggs, qui a fait les beaux jours
de Terre-Neuve-et-Labrador après avoir remporté quatre des six médailles totales de
l’hôte, y compris la seule médaille d’or de la province.
Baggs restera dans les annales pour avoir réalisé l’une des plus grandes
performances de tous les temps aux Jeux du Canada et pour sa grâce sous la pression
au moment où cela comptait devant le public, à domicile.
En plus de sa médaille d’or à l’épreuve masculine de 1 500 m en fauteuil roulant,
le jeune homme de 18 ans qui a participé à deux sports a remporté trois médailles
d’argent : à l’épreuve masculine de paranatation de 400 m style libre – la première
médaille des hôtes –, puis aux épreuves masculines para de 100 m et de 400 m en
fauteuil roulant.
« Je suis arrivé à ces Jeux avec l’objectif de gagner une médaille, mais j’ai
dépassé mes propres attentes », a déclaré Baggs, qui a eu l’honneur d’être le porte-
drapeau de la province à la cérémonie de clôture, à la tête de son équipe dans un
Centre Mary Brown’s Centre plein à craquer, sous un tonnerre d’applaudissements.
Les résultats de Baggs sont également une reconnaissance de sa persévérance
et de sa détermination, les Jeux du Canada de 2025 étant sa quatrième tentative
d’obtenir une médaille insaisissable.
Si le parcours de Baggs vers le podium a duré des années, celui de Joseph
Vachon, paracycliste québécois, n’a pris que quelques semaines, mais n’en est pas
moins inspirant.
Vachon a annoncé son arrivée avec une médaille d’or à l’épreuve masculine de
paracyclisme de contre-la-montre, puis a enchaîné avec une victoire dominante à
l’épreuve de course sur route.
Il y avait à peine deux mois, Vachon n’avait jamais entendu parler de
paracyclisme, mais une rencontre fortuite au marathon d’Ottawa a éveillé l’intérêt du
jeune athlète perdu à la recherche de possibilités après un accident de travail qui l’avait
laissé paralysé deux ans plus tôt.
Le cyclisme, a dit Vachon, lui a donné une nouvelle raison d’être et un objectif,
car il réserve ses rêves pour autre chose.
« Les Jeux paralympiques, ce n’est pas un rêve, mais c’est un bon objectif », a-t-
il dit. « Un rêve pour moi serait de marcher de nouveau. »
Pendant deux semaines, St. John’s s’est laissée impressionnée par cet esprit et
a été témoin de la puissance du sport.
De son pouvoir d’inspiration. Du pouvoir de rassembler une communauté : 5 000
bénévoles pour les deux semaines de ce spectacle multisports.
« Nous avons partagé des moments qui resteront à jamais gravés dans nos
mémoires », a soutenu Catriona Le May Doan, double championne olympique de
patinage de vitesse et présidente du conseil d’administration du Conseil des Jeux du
Canada, aux athlètes pendant la cérémonie de clôture.
« Vous nous avez montré ce que signifie que de se rassembler d’un océan à l’autre pour former un seul et même Canada. »
« Vous nous avez vraiment inspirés à chaque course, à chaque but, à chaque
ligne d’arrivée que vous avez franchie et vous nous avez rappelé pourquoi le sport est
important. »
« Je tiens à vous remercier, vous les athlètes, pour votre courage, votre passion
et les moments inoubliables que vous nous avez fait vivre. »
« Nous sommes fiers de vous. »
Pierre de Coubertin, fondateur du Mouvement olympique moderne, a écrit :
« L’important dans la vie n’est point le triomphe mais le combat; l’essentiel ce n’est pas
d’avoir vaincu, mais de s’être bien battu ».
Ce message est une pierre angulaire du Mouvement olympique, mais il n’en a
pas moins de sens pour les Jeux du Canada, et peut-être même plus.
Les Jeux du Canada ont servi de rampe de lancement à de nombreux grands
sportives et sportifs du Canada, de Sidney Crosby à André de Grasse, et bien que nous
ne connaissions pas encore leurs noms, beaucoup de celles et ceux qui ont concouru à
St. John’s gagneront le droit d’avoir un jour les anneaux olympiques tatoués sur le
Corps.
Pour d’autres, ce qu’elles et ils ont accompli à St. John’s sera l’apogée de leur
carrière sportive.
Le tableau final des médailles reflète bien la nature David et Goliath des Jeux du
Canada.
Les deux puissances provinciales, l’Ontario et le Québec, se sont livrées une
lutte acharnée au sommet du début à la fin, dimanche, qui n’aurait pas pu être plus
Serrée.
En fin de compte, l’Ontario et le Québec ont remporté 63 médailles d’or, mais
l’Ontario s’est hissée au premier rang du total des médailles par la plus petite des
marges, 175 contre 173.
La Colombie-Britannique a terminé troisième avec un total de 116 médailles et
l’Alberta quatrième avec 81.
Terre-Neuve-et-Labrador, grâce à la remarquable contribution de Baggs, s’est
installée à la neuvième place.
Au bas de tableau, les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon et le Nunavut rentrent
chez eux avec de beaux souvenirs et des épinglettes, mais pas de médailles.
L’esprit combatif et le feu de la compétition brûlent autant chez les athlètes des
territoires que chez les autres, mais aucune force de volonté ne peut remédier au
manque d’équipement et d’entraînement.
Le duo de volleyball de plage du Nunavut, composé de Benjamin Alivaktuk et de
Mathieu Baillargeon, n’avait jamais joué ensemble ni participé à des compétitions sur le
sable avant d’arriver à St. John’s, mais il peut prétendre à la victoire simplement pour
avoir participé à la compétition, a expliqué son entraîneur.
« Nous en avons parlé », a confié Rob Tomyn, qui gérait l’équipe masculine de
volleyball de plage et travaillait avec les équipes en salle. « Le Nunavut, qui compte
environ 40 000 résidentes et résidents est en concurrence avec les grandes provinces;
ce n’est pas un terrain de jeu très équitable à certains égards. »
« Mais nous pouvons l’égaliser en faisant de notre mieux, en travaillant dur, en
étant positifs et en fournissant un effort maximal à tout moment, comme nous l’avons
fait. »
« Ce sont là les victoires que nous recherchons. »